Arthur aux Anges ! From L.A. to the World...

Juillet 2006 jusqu'à au moins avril 2007 - 9 mois (et plus si affinité) à Los Angeles, 9 mois de journées (et de nuits !) californiennes que j'espère bien remplies et que je ne manquerai pas de vous narrer ici même; 9 mois aux anges, je n'en doute pas...

Tuesday, October 17, 2006

Movie Time

Que je vous explique brièvement ma situation : sans ordinateur, sans connexion Internet, sans trop de temps même... Résultat, plein d'articles en réserve, mais vu les six heures que ça risque de me prendre à mettre en ligne (surtout du point de vue des centaines de photos à trier), vous entendrez parler des studios, de la purée, de Marilyn et des autres un petit peu plus tard... Pour patienter (le temps qu'il faudra), un petit article qui était tout prêt et sans trop d'images (tout ça pour dire que c'est rapide à publier), et que j'espère utile pour ceux qui ont accès aux salles obscures : mes avis sur quelques films.

Ainsi donc, petit tour de piste des dernières bobines matées à L.A. !

Flags of our Fathers tout d'abord (Mémoires de nos pères en V.F., le 25 octobre en France), le dernier Clint Eastwood. Après son multi-oscarisé Million Dollar Baby l’année dernière, Mr. Clint nous revient pour proposer rien de moins qu’une double vision de la bataille d’Iwo Jima, qui opposa les Américains aux Japonais en février 1945. Double vision car Sieur Eastwood a realisé deux films sur cette bataille, l’un offrant la vision américaine des choses, le second la vision japonaise. Flags of our Fathers, c’est pour les Amerloques, et la version nippone débarquera dans quelques mois (Letters, en février 2007 ici). Pour cet US-sided film, tout part d’une très fameuse photo prise à l’occasion de cette bataille, où l’on voit des Marines américains en train de dresser un mat au sommet d’une colline, en haut duquel flotte fièrement la Star-Spangled Banner. Le cliché a eu un impact énorme sur la population américaine à l’époque, car il incarnait un espoir de victoire qui n’avait alors rien d’acquis. Le gouvernement utilisa donc cette photo pour lancer une propagande démesurée qui puisse permettre de soutenir et relancer l’effort de guerre. Pour cela, des Marines présents a Iwo Jima, certains étant sur la photo et d’autres non, furent rapatriés au pays pour entamer une tournée monumentale a travers tous les Etats-Unis, afin d’alimenter la propagande autour de leur image – celle de véritables héros pour le peuple américain. On suit donc pendant le film ces trois hommes qui sont violemment projetés hors de la guerre, de retour « a la maison » - mais pas vraiment en fait puisqu’ils ne sont utilisés que pour cette « mission », et qu’ils ne rentrent pas chez eux. Trois hommes qui se remémorent violemment au cours de la « tournée » et des événements organises cette guerre qu’ils ont laissée, mais surtout les amis qu’ils y ont perdus ou abandonnés. De barbares flash-backs de combats qui n’épargnent aucune image pourvu qu’elle soit réaliste, avec les intestins s’il vous plait, alternent avec cette propagande géante qui leur fait faire le tour du pays… Leur mal-être et leur inconfort dans ce pays qui est pourtant le leur, mais auquel ils ne sont plus adaptés à cause de cette guerre, est brillamment retranscrit au travers de scènes qui font presque préférer au spectateur les parties de guerre, pourtant abominables, aux parties qui se déroulent sur le sol américain…
Ce film est bluffant. La encore, rien de bien nouveau sous le soleil : la guerre c’est moche, c’est dur, c’est sale, c’est violent, c’est douloureux ; les gens qui ne l’ont jamais faite ne peuvent pas réaliser l’horreur que ça représente ; les gouvernements n’ont pas de scrupules pour arriver a leurs fins et aiguiller leurs populations dans la direction qu’ils veulent ; l’amitié est l’une des plus belles choses qui existent sur cette Terre ; et l’héroïsme est une notion bien subjective qui au final ne veut pas dire grand-chose… Bref, des thèmes un peu (beaucoup) eculés, des poncifs ressassés, que j’approuve complètement de mon côté, et qu’il est toujours bon de réaffirmer selon moi, et de réentendre, surtout aux Etats-Unis en ce moment (…) – mais qui n’ont rien de très original à nous apprendre. Partant de là, Flags of our Fathers ne pourrait n’être qu’un énième film de guerre. Mais l’Inspecteur Harry est décidément très fort, et grâce a de superbes images, une solide mise en scène et de bons interprètes, il parvient a créer des gueules de soldats difficiles a oublier, il parvient a apporter sa patte a une guerre tellement montrée au cinéma qu'il est difficile d'être bluffé, il parvient a nous emporter avec lui dans sa triste dénonciation… et on sort complètement bluffé (ça fonctionne donc), et frustré de s’être fait avoir comme un bleu. Oui, ce film est maîtrisé, et réussi, et l’ampleur des images et la force du sujet n’en sont que magnifiés pour convaincre le spectateur. Chapeau bas…
C’est avec impatience que j’attends son deuxième film sur cette bataille, côté japonais donc – l’idée même de faire deux films sur ce sujet est déjà excellente et alléchante en soi, pour pouvoir oublier le trop-plein de manichéisme américain qui est d’habitude la patte des studios pour ces films-la (cf. Flyboys un peu plus bas...)






Alex Rider: Operation Stormbreaker (le 25 octobre en France), « pour le plaisir ! » J’ai lu il y a quelques années les deux ou trois premiers tomes de la « saga » Alex Rider, ce James Bond de 14 ans… L’auteur n’est autre qu’Anthony Horowitz, l’un des maîtres incontestés de la littérature adolescente. Les aventures de cet « adolespion » sont un cocktail tonitruant d’action et d’humour, et je ne pouvais pas résister à l’envie de voir ce que ça donnerait sur grand écran. Je n’attendais pas un chef d’œuvre, et grand bien m’en a pris, car j’ai ainsi pu apprécier a sa juste valeur ce petit film plein d’action pour jeunes adolescents et grands enfants, qui ne restera pas dans les annales, mais permet de passer un excellent moment, si l’on se prend au jeu… Parce qu’évidemment, Horowitz pouvait dans ses romans s’étendre sur le comment du pourquoi cet ado britannique est engagé par le MI-6, et rendre a peu près crédibles ses aventures… mais dans le film, c’est encore moins crédible que pour James Bond, les méchants sont bien sur demoniaquement méchants, ils veulent détruire le monde (ou presque), Alex Rider est très beau et très blond, il est très gentil, la vie ne lui fait pas de cadeaux et il est très très fort, le tout sans jamais suer ou être decoiffe, les scènes d’action sont légèrement hyperboliques et tout est bien qui finit bien… Il s’agit donc vraiment de se « prendre au jeu », ce qui a été mon cas, et qui m’a donc permis d’apprécier le film. Chose qui me semble moins envisageable si on n’a pas lu le roman et qu’on prend tout au premier degré. A noter le casting impeccable : Mickey Rourke, Bill Nighy, Robbie Coltrane, Stephen Fry, Ewan McGregor, Alicia Silverstone, Sophie Okonedo, Andy Serkis… Les ados prépubères adoreront – ça tombe bien, ce film est fait pour eux ! Quant a moi, et bien… où est le mal à se faire du bien ?!






Flyboys ensuite (sortie française indéfinie), qui dévoile un coin d’Histoire méconnu de la Grande Guerre : l’enrôlement de quelques soldats américains dans la toute fraîche aviation française, avant l’entrée en guerre des Etats-Unis. Rien de catastrophique dans ce film où l’on retrouve James Franco et Jean Reno (ainsi que la très jolie minette française Jennifer Decker dans son premier rôle), mais si les acteurs sont bons et les images de combats aériens entre Spitfires (?) français et allemands impressionnantes, le film n’évite aucun des écueils de la caricature (beaux américains, beaufs français, méchants allemands), ni le pathos et la grandiloquence bien connus des Amerloques, vite insupportables ou tout du moins risibles. Ceci dit, peu de films traitent de la Première Guerre mondiale, comparativement a la pléthore de pellicules qui existent sur la Seconde (cf. Eastwood plus haut), et Flyboys donne envie d’en (sa)voir plus… C'est déjà ça.




Puis The Illusionist (L'illusioniste, sortie française indéterminée), petit film indépendant américain au succès surprise ici, presenté en ouverture du dernier festival du film américain de Deauville. Avec Edward Norton et Paul Giamatti dans les rôles principaux, c’est le genre de film qui n’est justement pas considéré comme « petit indépendant » selon nos critères français de jugement des films américains, mais ici, vu son faible budget et le fait qu’il ne soit le fruit d’aucun studio, c’est bel et bien un film petit… et indépendant. « Succès surprise », car comme pour Pirates des Caraïbes, personne ne croyait plus au genre du film de magie ici à Hollywood, ce qui fut d’ailleurs la raison du refus de chacun des studios auxquels le film fut proposé. The Illusionist est selon moi une petite perle de douceur, de poésie et bien sûr de magie, qui ne propose rien de très nouveau sur le thème des apparences trompeuses et des amours impossibles, mais qui parvient à convaincre grâce a une photo sublime, un trio d’acteurs épatants, qui inclut la jeune et jolie Jessica Biel, et un scénario des plus plaisants dans le Vienne du XIIIème siècle. Un petit film charmant par lequel il est agréable de se laisser porter.
En attendant The Prestige dans quelques jours, version bis du film de magie avec Christian Bale, Hugh Jackam, Scarlett Johannson et Michael Caine, et Mr. Memento-Batman Begins aux commandes, j’ai nommé Christopher Nolan…








On continue avec A Guide to Recognizing Your Saints (sortie française indéterminée), très simlplement l'un des meilleurs films de l'année, un film-claque dans ta gueule, superbe !! Attendre un film avec autant d'impatience prédispose en général à la déception, mais là non. L'histoire de ces jeunes ados paumés à NY est terriblement réaliste (et pour cause, ce n'est rien de moins que la vie du réal') et bouleversante, grâce à un jeu et une implication extraordinaires des acteurs, jeunes et moins jeunes - et la réalisation m'a complètement emballé, tout en effets d'ellipses, de flash-backs, de répétitions... Un grand film urbain très juste porteur d'espoir (oui oui) là où il n'y en a pas vraiment, qui ne tombe jamais dans le pathos et fait même souvent sourire... pour aller droit au coeur. Ce qui n'exclut pas des scènes difficiles, et d'autres où les larmes pointent. Une alchimie parfaite de violence sourde et d'émotions contenues - et vraiment, vraiment, chapeau bas aux acteurs. A découvrir...




Flushed Away (Souris City en V.F., le 29 novembre en France) est un charmant film d'animation britannique coproduit par Dreamworks (Shrek) et Aardman (Wallace et Gromit), un régal !! Une histoire de rats et de grenouilles dans les égouts de Londres, sur fond de coupe du monde et d'humour ravageur. Hugh Jackman, Kate Winslet, Jean Reno, Ian McKellen, Bill Nighy et Andy Serkis aux commandes vocales sont au poil. L'animation a de beaux jours devant elle...








Terminons par un film qui sans conteste disputera la première marche du podium lorsqu'il s'agira de décréter quel film fut le meilleur cette année. The Departed (Les infiltrés en V.F., le 29 novembre dans les salles françaises) est un chef d’oeuvre absolu de Scorsese, qui lui vaudra peut-être enfin son premier Oscar... Mais ceci est une autre histoire. Celle du film, d'histoire, c'est celle de la mafia irlandaise dans les quartiers "délicats" de Boston. L'intrigue se complexifie avec le flic DiCaprio qui infiltre le gang du parrain Nicholson, et le mafieux Damon qui intègre la police de Wahlberg. A partir de là, Matt l'Américain, Leonardo le grand brisé, Jack le génial mafieux et Mark le petit rigolo, plus quelques autres, livrent des performances ahurissantes, complètement jouissives. Ils sont aidés en cela par Martin, qui a un sens du rythme et du montage détonnant, à tel point que les 2h30 que dure le film passent en un claquement de doigts et que l'euphorie et la mélancolie sont totales et totalement mêlées au fur et à mesure que les têtes explosent, que le sang gicle, et que des hommes se déconstruisent quand d'autres se découvrent. La bande-son est phénoménale... ce film est un sublime opéra... et je vais devoir m'arrêter là faute de pouvoir trouver d'autres adjectifs appropriés. En un mot comme en cent, courez ! Chef d'oeuvre je vous dis.